dimanche 30 mai 2010

ET SI LE BIO ÉTAIT UNE NOTION TRANSITOIRE VOUÉE À S’EFFACER ?



Le bio représente l’aboutissement d’une prise de conscience collective. Si ce commerce alternatif s’inscrit dans un engagement global, il ne doit pas être considéré comme une fin.
Quelques observations sur ses récentes évolutions interrogent sur la manière dont il sera adopté et considéré dans le futur.

La filière du bio se structure, grâce à la mobilisation croissante des acteurs du secteur public comme du privé[1].
-On tend vers une harmonisation des labels, comme en témoigne la création du label bio européen pour l’alimentaire.
-Des regroupements de professionnels se créent pour proposer des espaces d’échanges de pratiques, actualiser leurs connaissances, réaliser des démarches communes, créer des décloisonnements entre les secteurs.

Le vêtement bio est davantage identifié par le client comme une réponse à la recherche d’authenticité et de qualité.
Malgré une méfiance et une méconnaissance certaine de l’offre, le consommateur montre un intérêt croissant pour l’achat de ce type de produits.
30% des non acheteurs se déclarent disposés à acheter responsable (en habillement), qu’ils les connaissent, ou ne les connaissent pas encore[2].

Le marché du coton bio est en pleine croissance : + 35 % en 2009
Selon Organic Exchange, les ventes mondiales de coton bio se sont élevées à 3,5 milliards d’euros ( soit 4,3 milliards de dollars) en 2009.
L’organisme de promotion du coton bio projette une hausse de 20 à 40 % des ventes en 2010, ainsi qu’en 2011, soit 4,2 milliards d’euros en 2010 et 4,9 milliards en 2011.
Parmi les plus gros demandeurs de coton bio on retrouve :
-         C&A (Belgique)
-         Nike (USA)
-         Wal-Mart (USA)
-         Williams-Sonoma (USA),
-         H&M (Suède),
-         Anvil Knitwear (USA),
-         Coop (Switzerland),
-         Greensource Organic Clothing Co. (USA),
-         Levi Strauss & Co (USA),
-         Target (USA),
-         Adidas (Allemagne)  
-         Nordstrom (USA).

Le bio se généralise progressivement, et cette évolution cause la perte de son exceptionnalité.
Le terme « bio » aura t-il encore une signification dans quelques années ?

Parallèlement à cela, des programmes d’études sur le développement durable se créent chaque année. On peut citer le Master 2 « Energie, Finance, Carbone » de l’université de DAUPHINE qui a été ouvert cette année, ou encore le Doctorat « Gucci Group » qui vise à « promouvoir la créativité et l’innovation et à définir une industrie du luxe de demain centrée sur le développement durable » [3]
Dans quelles mesures la recherche et le progrès vont-ils changer notre manière de produire et de consommer responsable ?




[2] Source : Etude sur l’achat responsable en habillement – DEFI/Institut Français de la Mode - 2009
[3] FashionMag – Céline Vautard – 17/11/2009

1 commentaire:

  1. En France la mobilisation du secteur public est pour le moment très contestée par la fédération nationale des producteurs bio. Les principales revendications sont :
    -"l'absence de cadrage précis pour les aides Pac 2010 et 2011,
    - l'absence de mesures de soutien dans le projet de loi de modernisation de l’agriculture
    - des problèmes réglementaires non réglés sur le terrain ».

    Pour lire le communiqué complet : http://www.repasbio.org/fnab/images/stories/nospositions/chiffres2009delabioreactionfnab.pdf

    RépondreSupprimer

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails