Les professionnels commencent à s’intéressent au bio à partir des années 90. Au début des années 2000, les réalités observées à cet égard font naître les premiers bourgeons à l’origine de grands changements. C’est ensuite la diffusion d’un bruit médiatique, qui fera connaitre ces nouvelles préoccupations auprès du grand public. Aujourd’hui aux prémisses d’une ère florissante pour le bio, des questions émergent, tout naturellement, quant à la légitimité des actions mises en place à la racine du mouvement.
Ce qu’il ne faut pas perdre de vue
Le bio implique la redéfinition des critères de production. Pour prétendre à l’appellation « biologique », producteurs et distributeurs doivent répondre à un cahier des charges dont les exigences dépendent du label retenu. Toutes les enseignes ne font pas appel à un label. Cependant, il est presque devenu indispensable.
D’après une étude ECOEFF sur les labels textiles, la labellisation est :
« -Une démarche volontaire, qui peut être ou non soutenue par les pouvoirs publics,
- Basée sur un cahier des charges développé ou non en faisant appel aux autres parties prenantes (experts, ONG, pouvoirs publics…),
- Identifiée par un logo,
- Marquant une promesse faite aux clients sur un ou plusieurs critères,
- Distinguant ainsi par l’usage d’un logo et souvent d’une marque sur l’étiquette même, les produits répondant à cette promesse (garantie qui peut être ou non certifiée),
- Donnant accès à l'information,
- Prévoyant une procédure de suivi, de contrôle, voire de certification.»
Le label bio concerne les techniques de production de la fibre. Il garantit :
- Une forte majorité de substances naturelles,
- Des matières de qualité qui ne perturbent pas l’environnement,
- Une utilisation raisonnée des ressources naturelles, eau, rotation des cultures
- Le respect des espèces et de la condition animale,
- Un usage réduit et responsable des produits chimiques,
- Des efforts de production et de recyclage,
- Une recherche de la qualité du produit,
- Une attention particulière aux conditions sanitaires, sociales et économiques des acteurs
- Un effort de transparence envers le consommateur.
Tous les échelons de la filière sont concernés, y compris la teinture qui est de loin l’étape la plus polluante.
Pourquoi se pose t-on des questions ?
Des constats mettent en évidence les limites de certains labels et certifications bio.
- L’appellation bio s’est bien trop vite généralisée et sous différentes qualités.
- Il existe une trop grande quantité de labels et certifications bio, et aucun ne prime vraiment sur les autres.
– Les exigences de certains labels restent assez floues
- Les termes peuvent prêter à confusion entre les pays.
Ex : La désignation « naturel » en France n’engage en rien la marque alors qu’en Allemagne l’expression « produit naturel contrôlé » correspond à une certification « bio » française (1).
C’est ainsi que des acteurs influents se font entendre.
Minga est un regroupement d’entreprises, d’associations et de particuliers crée en 1999. Elle est à la fois une organisation professionnelle, défendant l’intérêt de ses membres, et une organisation politique, pour agir à plusieurs pour une économie équitable. Les membres de Minga remettent en cause la certification bio, ils affirment que « les certifications réduisent à un argument de vente l'engagement pour des pratiques agricoles plus respectueuses de la biodiversité et des pratiques commerciales plus équitables. Elles contribuent à l'usure des mots, réduisent les idées en slogans publicitaires et participent au contrôle non réglementaire de la mise en marché. » Les pratiques chez Ecocert et Flocert sont particulièrement accusées de jouer « … le jeu de la biopiraterie, de la privatisation du vivant, de la déforestation, de l'accaparement des terres et du vivant par des multinationales. ».
Quelles sont les solutions avancées ?
La réalisation d’audits par une tierce partie peut être bénéfique en terme d’image et d’efficacité. Cette solution présente toutefois des limites. La multiplication des audits chez un même fournisseur peut entrainer des coûts élevés mais aussi des confusions et des demandes contradictoires.
Minga propose la réalisation d’une évaluation collective des pratiques économiques : le SGAP(Système de Garantie et d’Amélioration Participatif). Il permet la mobilisation de tous les acteurs, fournisseurs, travailleurs, communautés, ainsi que les clients, autour de l’évaluation d’une filière.
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