La traçabilité et le processus sont indissociables.
La traçabilité créée le lien avec le client qui connaît l’acte de naissance du produit et de son évolution. On cherche a écrire l’histoire de la manière la plus exhaustive possible dans un but d’exploitation des données historiques. Cela sert à améliorer le processus, de fiabiliser les prestations de chaque acteur, et de sécurisation pour le fournisseur. Elle lui permet de justifier sa contribution.
En France seulement 37% des entreprises de l’habillement sont dotées d’un progiciel de type « enterprise resources planning » (ERP)[1]. Pourtant l’optimisation de la gestion des flux ne devrait pas être négligée dans un contexte ou la flexibilité et la réactivité sont des éléments clés de compétitivité.
Naturellement la traçabilité influe sur la qualité de la prestation, et c’est pour cela qu’elle est d’autant plus importante mais complexe à cerner dans la filière bio.
La production du bio découle d’une démarche volontaire de chacun des acteurs. Elle implique une part de confiance sans laquelle les rapports entre producteur et distributeur ne seraient pas rendus meilleurs. Cela pose le problème de la limite entre la recherche de la transparence par la coopération et la contrainte d’un outil trop coûteux.
Pourtant le manque de transparence dans la filière bio remet en question la relation de confiance avec les maillons en aval de la chaîne. En effaçant ce point d’accroche qui permet de gagner la confiance du consommateur, les enseignes s’exposent à des risques commerciaux évidents.
Le bio s’inscrit dans une attitude écologique globale. Au sein de l’entreprise, il implique une harmonisation des procédés pour une organisation plus verte cohérente. Pourtant ce n’est pas toujours le cas, la démarche reste ponctuelle dans le cycle de production et son impact est alors minimisé.
Pour répondre à cette problématique, et sous l’impulsion des incitations gouvernementales, le modèle d’éco-conception[2] tend à se développer. Cette approche environnementale engage l’entreprise dans un mode de production plus vert qui implique une analyse de cycle de vie (ACV). Elle permet d’évaluer l’impact environnemental du produit à chaque étape.
Les stades a prendre en considération sont :
-la production, y compris la culture
-la transformation, et ses divers stades. Une attention particulière doit être dédiée à la coloration et à l’ennoblissement qui peuvent être très polluants[3].
-la distribution (y compris les emballages associés)
-l’entretien du linge, pendant sa durée de vie
-la durée de vie, de vie utile, ou de détention
-l’après-usage, y compris les réutilisations éventuelles, les transformations, la récupération et le recyclage.
S’y ajoutent toutes les étapes de transport.
Une fois de plus ces outils présentent des limites car ils ne sont pas encore démocratisés et la démarche est assez complexe. Le sujet n’est pas encore totalement maîtrisé, et pour le consommateur l’éco-conception reste largement invisible.
[1] SEESI 2005
[2] op.cit, A la recherche du vêtement écologique
[3]La marque de vêtements Raffaut a eu l’idée de traiter ses vêtements en coton bio avec de la cire d’abeille. Il suffit au client de cirer régulièrement son vêtement, comme il le fait pour ses chaussures (op.cit, A la recherche du vêtement écologique)
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