lundi 18 janvier 2010
LES QUESTIONNEMENTS LIES A L’APPROVISIONEMENT
Les centrales d’achats européennes se fournissent en coton bio principalement dans les pays en développement . Or les concepts européens de l’agriculture biologique ne sont pas forcément applicables dans tous les pays. En Afrique par exemple, les sols sont très pauvres, il faut compenser avec des apports. Se pose alors le problème des limites dues à l’harmonisation des processus. Ils imposent un coût économique et social inégal, en particulier envers les pays en développement.
Les subventions accordées par les gouvernements en faveur d’un pays faussent la concurrence entre les pays fournisseurs. Le coton américain par exemple est privilégié par certaines marques, en raison des subventions américaines. Parallèlement à cela, des pays comme le Mali ou le Burkina Faso produisent un coton par conséquent moins compétitif.
Le sujet très sensible des subventions américaines ne favorise pas le développement de la filière bio dans des pays où elle représente pourtant un potentiel de croissance.
L’Europe est la principale importatrice de coton biologique, suivie des Etats-Unis. Le Japon arrive un peu plus loin mais représente un marché en plein essor.
Par ordre d’importance, les pays européens les plus consommateurs de cette fibre sont :
-l’Allemagne
-la Suisse
-La Grande Bretagne
-La Suède
La crise a provoqué une baisse en volume de la consommation dans l’habillement. Ce reflux pourrait tendre à favoriser la régionalisation des échanges.
Pour l’Europe cela concerne principalement le bassin méditerranéen et le Maghreb. Aujourd’hui (OMC 2006) 13% des importations extracommunautaires de vêtements proviennent de ces régions. Parmi les pays du Maghreb, le Maroc et la Tunisie tirent leur épingle du jeu.
Le commerce du textile et de l’habillement au Maroc s’effectue en grande partie avec l’Europe : 90% des exportations sont destinées à l’Union européenne et 80% des importations en proviennent. Pour la Tunisie, les trois quart des exportations de vêtements sont absorbés par la France, l’Italie ou encore l’Allemagne.
Ces pays sont en compétition avec les pays de l’Est, et notamment la Bulgarie et la Roumanie qui offraient un faible coût du travail, mais qui aujourd’hui sont plus en difficulté.
Avec la disparition des derniers quotas le 1er janvier 2005, l’attractivité des pays fournisseurs dépendra de leur positionnement par rapport aux directives européennes environnementales, et notamment REACH.
C’est le cas de la Turquie qui en plus de son fort potentiel économique et de l’importance de ses productions cotonnières, cumule un avantage compétitif en terme de mode éthique (source IFM). L’Etat tunisien a annoncé la création d’un Ecolabel tunisien. Il reprendra les exigences du label européen et garantira une plus value aux produits et services respectueux de l’environnement. Par ailleurs un laboratoire de conformité biologique devrait être crée. Il visera à contrôler la conformité des produits tunisiens aux standards internationaux .
De plus la Turquie est aussi productrice de laine. Une matière naturelle dont les qualités sont bien reconnues .
Dans une démarche de sécurisation des débouchés et dans une optique de développement durable, la question d’une Europe productrice de textile se repose.
Le sujet a déjà été évoqué dans le passé et a abouti sur les Accord multifibres (AMF) . Visant à protéger les pays développés des exportations de textiles en provenance des pays en développement, ils reposaient sur le concept de «désorganisation du marché» aux yeux du GATT.
Aujourd’hui l’approche est différente. « La conception en amont et la prescription en aval deviennent le cœur de l’activité des pays riches » . De plus les économies sont ouvertes et un retour en arrière vers des méthodes plus protectionnistes n’est pas approprié.
Les cultures de coton bio se situent principalement dans les pays en développement . Sa production implique une aide à la conversion dans le cadre d’un travail coopératif.
Le cycle de vie du produit tend à raccourcir, les séries aussi. Cependant la flexibilité de l’outil de production délocalisé en Asie ainsi que les facilités de transport encouragent une production vers des destinations plus éloignées. La logique industrielle favorise le contrôle et l’optimisation des processus pour répondre à une demande de renouvellement plus fréquente.
La réduction des émissions de CO2 et des substances dangereuses est considérée dans son ensemble. L’étape du transport en est une. Le niveau 0 de pollution n’existe pas. Seuls les abus subsistent. La réduction des coûts environnementaux dans le transport se fera par l’innovation technologique.
Un projet de zone de libre échange entre les 21 pays membres de l’APEC se construit autour d’une croissance plus durable. Les représentants du forum économique Asie-Pacifique souhaitent faciliter la diffusion des technologies respectant l’environnement. Cette réussite aurait un impact considérable sur les échanges internationaux puisque les pays membres regroupent près de 44 % des échanges commerciaux et 54 % du PIB global .
Les NTIC sont un outil presque vital.
La recherche et la création le sont d’autant plus pour les pays développées d’Europe qui en font leur avantage concurrentiel.
La question d’une Europe productrice de textile vaut essentiellement pour les vêtements à plus haute valeur ajoutée et pour les petites séries nécessitant d’être produit rapidement. La production en Europe est avantageuse à partir du moment où les risques de stocks liés à un approvisionnement lointain sont élevés.
Le choix de sourcer dans des pays en développement devrait freiner la croissance des écarts entre ces pays et les donneurs d’ordres. En poussant la logique plus loin, on peut voir dans les pays en développement, des marchés de consommation très prometteurs pour le futur.
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