Déjà plus répandu dans l’alimentaire et les cosmétiques, le bio a parfois fait sa place de manière très commerciale. Le développement de ce nouveau marché nécessite l’adhésion des consommateurs. Il répond en l’occurrence à des préoccupations identifiées : les rides, les problèmes de peau, l’arthrose, les allergies, les rondeurs, le soucis de manger sain. Le bio s’intègre progressivement à la vie quotidienne et peut être identifié de manière abusive comme étant la solution miracle. En d’autres termes, le bio répond à un problème subi par une méthode défensive. Le rapport de force n’est pas égal, la possibilité de le faire basculer dépend de l’engagement de tous.
On manque encore de recul sur ces nouveaux produits. Même si leur efficacité reste à prouver, les plus engagés sont conquis. Certains curieux attirés par les nouvelles tendances ont aussi adhéré. Ce segment doit encore s’élargir pour tendre vers une démocratisation des produits bio.
Les salons bio attirent le week-end un public enthousiaste dont la moyenne d’âge est relativement élevée. Il suffit de baisser un peu les yeux pour trouver la véritable cible de ces évènements : agités par l’effervescence de la foule ou tranquillement assis dans une poussette, ils sont bien présents. Même si le degré d’attention n’est pas optimal, ils sont sensibilisés de manière précoce, et représentent la future génération de consommateurs.
Dans le secteur du prêt-à-porter, les enjeux du bio sont différents. Les industriels mettent plus en avant les intérêts écologiques et éthiques de la production du vêtement.
Le style « écolo » caractérisé par un tissu bouloché ou coupé de manière grossière est dépassé. Le bio s’intègre timidement dans les collections.
Plusieurs enseignes ont tenté l’expérience et l’ont arrêté, d’autres la poursuivent, mettent en avant leur offre bio en magasin, ou moins.
Le consommateur serait-il ouvert à l’achat de ces produits, bien que le prix soit sensiblement plus élevé ?
61% des consommateurs acceptent de payer 5% de plus à qualité égale un produit bio et équitable[1]. D’après une étude BCG, même en période de crise, le prix n’arrive qu’au 2ème rang des freins aux achats verts.
Même si aujourd’hui à peine plus de 1% des textiles sont produits biologiquement, de nombreuses entreprises s’y mettent. Le premier coton certifié biologique est arrivé sur le marché au début des années 1990. Depuis la fin de ces mêmes années, les fournisseurs effectuent de nombreux investissements en R&D pour être capables de proposer des fibres nouvelles, d'origine végétale, moins polluantes et coûteuses pour l'environnement que le coton. Ce n'est qu'en 2006 que les médias et les grands groupes ont commencé à s'intéresser au textile bio en France.
Aujourd’hui seul le coton peut bénéficier d’une certification ou d’un label « bio ».
Il existe néanmoins une appellation pour le lin « Master of Linen ». Elle garantie l’origine européenne de la culture et de la transformation du lin ainsi que le respect des règles environnementales et sociales. Des contrôles garantissent une qualité certaine au produit fini.
Le marché du prêt-à-porter biologique est dominé par l’utilisation du coton.
Deux raisons majeures qui expliquent cette avancée du coton par rapport aux autres matières naturelles.
La première est relative à l’opportunité de business envisagée. Le coton représente plus des trois quarts de la production mondiale de matières naturelles. En 2004, la production mondiale de coton représentait 39% des fibres textiles. Les fibres chimiques représentant une part de 59%.
Seule une fibre naturelle peut être biologique. En 2004, le coton représentait plus de 95% des fibres naturelles produites dans la monde[2]. La laine et le lin arrivaient bien loin derrière. Cette tendance s’est confirmée ces dernières années.
La deuxième raison est que la culture du coton est très polluante et nécessite énormément d’eau. Elle consomme un quart des pesticides utilisés sur la planète, après le riz et le blé.
Blog très complet, on voit que ça te passionne!
RépondreSupprimerPeut on s'inscrire à un flux RSS lié à ton blog? Je m'abonnerai bien à ta page,
Cheers, Victoria