jeudi 1 juillet 2010

ACCROITRE LA VISIBILITÉ DE L’OFFRE ÉTHIQUE AU RISQUE DE LA MARGINALISER ?



C’est le défi relevé par les Galeries Lafayette, avec la création de son corner "La mode a du sens". On y retrouve une sélection de produits bio, éthiques, solidaires ou recyclés, proposées par des marques très en vogue : Leny, Leaf, Nu, Valentine Gauthier, Les Fées de Bengale, Melissa, Veja, Cruselita, la Tonkinoise à Paris.

Les sachets en coton bio, exclusifs à cet espace, dissocient d’autant plus l’achat de ces produits de l’offre du grand magasin.  
La volonté de proposer une mode porteuse de sens s’inscrit aussi au travers la mise en place d’un point de collecte de vieux vêtements Le Relais, et la création d’un espace Enfant avec les marques Coq en Pâtes, Kakker, Natura Pura et La Queue du Chat.



Si l’offre éthique s’est largement démocratisée, elle n’en demeure pas moins marginalisée. Pourtant, une étude menée par l’institut Wei et l’Ifop pour le label Fairtrade/Max Havelaar révèle que pour 78% des français, les produits issus du commerce équitable devraient proposer aux consommateurs, les mêmes offres que les marques habituelles.

Dans la distribution spécialisée, où l’offre bio est encore souvent ponctuelle, la mise en avant des produits varie d’une enseigne à l’autre.
Des marques comme Comptoir des Cotonniers, Levi’s ou H&M, incluent leurs produits éthiques à l’ensemble de la collection. D’autres, parmi lesquelles on retrouve Somewhere, avec sa ligne explicitement baptisée « Somebio », ou encore Zara, présentent de manière ostentatoire leur offre bio.


Le rôle du vendeur dans la visibilité de l’offre ?

Si le client peut être sensible à l’information qui lui sera apportée en magasin, deux facteurs sont à prendre en considération :
-       - La montée en puissance du greenwashing, qui a rendu le consommateur très méfiant au regard de toute promesse écologique faite par la marque
-       - Le recourt croissant à Internet, qui permet au client de se renseigner, parfois mieux que le vendeur.

Ainsi le vendeur peut être considéré comme inutile, et parfois même repoussant(1). Selon une étude de l’Ifop(2), trois quarts des Français n'apprécient pas l'aide d'un vendeur, et 86% ne les sollicitent que rarement voire jamais au cours de leurs achats. Enfin, 65% des sondés estiment que l'attitude d'un vendeur peut les amener à abandonner un achat.



(1) Libération, « Le vendeur est grave », 01/07/10
(2) Réalisée en mai auprès de 1006 personnes

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